ÉRYTHRONE D’AMÉRIQUE

Erythronium americanum

Sous la querelle des ombres
Sommeillent la fougère
Et sa patience muette.

L’humus nourrit la grâce
D’un murmure qui
Froisse l’air
D’un coup de dé.

L’érythrone penche la tête
Tend l’oreille
À la plissure du temps.

Poudre solaire
Dont la timidité
Est une brûlure joyeuse.

Brouhaha de pollens.

Comme une cendre céleste.

Et les feuilles gardent
En elles un froid
Qui tarde à quitter le sol
Stries d’un blanc
Qui se tait

Et festonne la houle colorée
De ses compagnes à venir.

Alain Cuerrier, 24 mars 2021

 

Lecture du texte par Alain Cuerrier